EAN13
9782357590137
ISBN
978-2-35759-013-7
Éditeur
Alfabarre
Date de publication
Collection
LES FOURMIS ROU
Nombre de pages
83
Dimensions
20 x 13 x 0,7 cm
Poids
100 g
Langue
français
Code dewey
320.944092
Fiches UNIMARC
S'identifier

Frantz Fanon, l'homme de rupture

De

Alfabarre

Les Fourmis Rou

Offres

PRÉFACE

Encore un livre sur Fanon ? Et que peut-on dire de neuf sur ce psychiatre martiniquais dont on a déjà retourné dans tous les sens la personnalité atypique ?
C’est un peu dans cet esprit qu’on ouvre le petit ouvrage d’Abdelkader BENARAB.
Mais d’abord cette fois il s’agit de la vision d’un Algérien. Est-ce important ? Oui je le pense.
N’est-ce pas pour l’Indépendance de ce peuple que Fanon démissionna de son poste de médecin français de l’hôpital de Blida ? Et ce, au plus chaud de la guerre d’Algérie.
Ensuite il s’agit d’un Algérien qui a lu de près Les Damnés de la terre aussi bien que Peau noire, masques blancs. Et qui, dans l’un comme dans l’autre texte, a serré de près la démarche intellectuelle de l’auteur. Et remarqué ce que peu de lecteurs remarquent ou retiennent.
En effet, la différence entre Fanon et les autres écrivains de la négritude, même les plus agressifs, c’est quoi ? La violence du langage ? Du tout, Césaire et d’autres l’ont souvent davantage. L’engagement dans la guerre ? Non plus, Raphaël Confiant et d’autres s’engagèrent dans les trois grandes guerres de libération que connut l’Afrique.
Alors ? C’est avec beaucoup de finesse que M. Abdelkader BENARAB distingue dans les textes de Fanon ce que ce dernier estime être la cause fondamentale de l’aliénation du colonisé.
De même il décortique avec clarté les motifs que Fanon oppose au raisonnement d’Hegel concernant les rapports du maître et de l’esclave.
Je vous laisse le plaisir de suivre sa démonstration.
Enfin il éclaire les relations ambiguës de Sartre et de Fanon, les réactions de ce dernier à la préface Des Damnés, et les motifs de cette réaction.
Fanon homme de rupture, oui, pourquoi ? Alors que la majorité de ses contemporains colonisés aspiraient, en dépit et au-delà de la colonisation, à « une rencontre bien totale » et « une postulation de la fraternité » (Césaire), au « rendez-vous du donner et du recevoir » (Senghor), à « l’humanisme universel » (Alioune Diop, Rabemananjara etc.)
C’est ce qu’on a compris et (admis ?) en terminant l’analyse de M. BENARAB, qui conforte ses arguments en référant aux travaux d’Édouard Said et Homi Bhabha.
Utiles à ce propos, les précisions sur leurs conceptions « postcoloniales » échappant au « carnaval académique » que dénonce J-F Bayart.
M. BENARAB dit beaucoup de choses en peu de mots. C’est rare.
Lylian Kesteloot
S'identifier pour envoyer des commentaires.

Autres contributions de...