L'écrivain et l'imprimeur
EAN13
9782753547155
Éditeur
Presses universitaires de Rennes
Date de publication
Collection
Interférences
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Le livre est un objet manufacturé : la reconnaissance de ce fait invite à
intégrer pleinement les apports de l’histoire du livre dans le domaine de
l’histoire des textes et de l’histoire littéraire. Et à examiner tout
particulièrement la relation entre l’écrivain et l’imprimeur, car elle engage
d’abord la définition du « produit livre » par le biais duquel se donne à lire
le texte, interroge ensuite le statut de l’auteur, et éclaire enfin la réalité
des processus de fabrication et de réception. Ce volume réunit les travaux
d’un colloque international qui s’est tenu à l’université du Maine en octobre
2009 ; il propose un large parcours depuis le XVe siècle jusqu’à la période la
plus récente ; grâce à des études de cas concrets, appliquées à des auteurs
très différents (Balzac ou Vercors, Galilée ou Mallarmé, Brant ou Rousseau),
il dévoile les liens souvent étroits établis entre les écrivains et les
ateliers typographiques. Le degré d’intervention des auteurs dans le travail
de publication, les choix effectués par tel imprimeur, les auxiliaires et
intermédiaires qui aident ou brouillent la relation entre l’auteur et
l’imprimeur, l’humeur de certains écrivains, la qualification typographique de
certains autres, les conditions matérielles en général, sont parfois décisifs
dans la mise en page comme dans la mise au jour d’un livre. L’écrivain et
l’imprimeur restitue le tempo des gestations particulières, tout en proposant
une réflexion globale sur le statut du livre et de son auteur. L’ouvrage
révèle combien le temps de l’écriture ne désigne pas un moment clos, mais
fonctionne à la manière d’un processus complexe de rédaction, de récriture, de
correction, intégrant les étapes de l’impression et de l’édition. Il montre
nombre d’auteurs écrivant en fonction de la forme matérielle du livre, et
quelques-uns assimilant même les jeux d’épreuves à un manuscrit pour achever
le processus d’écriture. Il atteste la permanence de certaines techniques,
comme celle du couper-coller, nullement attachée à la disponibilité des médias
informatiques. L’auteur, censé être à l’origine du texte, n’est pas le seul à
intervenir, et les conditions d’écriture, d’impression, de publication, voire
l’histoire des éditions, témoignent de l’importance des contraintes
matérielles. On voit ainsi le texte se départir de son abstraction pour
s’ancrer dans le temps et l’espace de son élaboration.
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